PMA des femmes seules: une population invisible.

La Commission des affaires sociales a auditionné le 20 juin 2018 dans le cadre de la révision des lois bioéthiques des sociologues, une juriste (Maître de Conférence) , une philosophe et un psychanalyste.

Le thème était celui de “Procréation et Société”.

Les sociologues interrogées, Dominique Mehl et Irène Thery sont connues pour être des partisanes de la PMA pour toutes.

Elles étaient bien seules face au psychanalyste et à Madame Aude Mirkovic, Maître de Conférences en droit privé à l’Université d’Evry.

Sur l’audition de Madame Aude Mirkovic.

Cette Maître de Conférences en droit privé est opposée à la PMA pour toutes et fonde son opposition sur les droits de l’enfant.

Lors de cette audition, elle a invoqué l’article 7 de la Convention Internationale relative aux droits de l’enfant prétendant que ce dernier s’opposerait à la légalisation de la PMA pour toutes car il exigerait des Etats et en l’occurrence de l’Etat Français de respecter le droit de l’enfant de connaître ses parents.

Elle a même prétendu que l’Etat Français se mettrait hors la loi en ne respectant pas ce texte international supérieur aux textes nationaux.

Elle a oublié deux petits mots en lisant l’article qui dispose:

1. L’enfant est enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux.

De plus elle a oublié également que cet article 7 qui est relatif au droit de connaître ses origines vise plus particulièrement les accouchements sous X. 

Madame Aude Mirkovic oublie aussi (décidément) que ces droits de l’enfant sont des droits subjectifs, le droit de l’enfant d’être élevé par ses deux parents ne signifie pas par exemple que les parents de l’enfant ne pourront pas divorcer, se séparer ou ne plus cohabiter.

Aussi, les arguments exposés étaient plutôt pauvres mais astucieux car ils pourraient convaincre des “non juristes”.

Il est dommage que seule cette voix “juridique” défavorable à la PMA pour toutes ait pu s’exprimer, espérons qu’elle n’ait pas été entendue.

Madame Laurence Brunet, juriste, spécialiste en droit de la famille, Chercheuse à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne n’a pas été auditionnée à ma connaissance, mais peut-être qu’elle le sera, il faut l’espérer !

Son audition équilibrerait les débats.

L’audition de Dominique Melh, sociologue, auteure de l’étude  Maternités solo.

C’est sans doute l’audition à retenir de ces plus de deux heures d’audition.

Madame Dominique Melh s’est exprimé sur les femmes seules qui ont eu recours à la PMA à l’étranger, sur ce qu’elle a appelé une population invisible qui s’exprime peu.

Elle n’a que très peu de visibilité publique, pour Madame Dominique Melh , ce sont les familles homoparentales qui sont sur la scène publique, l’accès à la PMA aux femmes seules étant proposé en codicille des femmes lesbiennes.

La sociologue  a qualifié ces femmes de mères solos qui sont entrées volontairement dans la monoparentalité pour des raisons sociales:

  • le retard de l’âge de la maternité que l’on soit seule ou pas, on fait de plus en plus tard un enfant.
  • En outre, il existe aussi des raisons attachées à leur propre conjugalité, les femmes seules qui décident d’avoir recours à la PMA à l’étranger ont souvent vécues les aléas de la conjugalité engagée et exigeante ainsi que la liberté conjugale.

Elle approche de la quarantaine et  n’ont pas d’enfants.

Comme elles ont une certaine estime de l’homme (cela a fait rire la salle), elle préfère être mère seule qu’être femme sans enfant. L’homme n’est pas effacé, il est toujours le bienvenu s’il se présente.

Ce qui les conduit à opter pour la PMA à l’étranger c’est le couperet de l’horloge biologique. 

Madame Dominique Melh précise ( et je suis d’accord avec elle) que c’est une cause fragile.

Les femmes seules qui ont fait un enfant seules ressentent de la culpabilité de priver leur enfant de père.

Elles ne sont pas une voix militante car elles ne sont pas organisées.

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